ludovic de saint sernin


pourrais-tu nous dire qui tu es et nous raconter ton parcours en quelques mots ?
je suis Ludovic de Saint Sernin, j'ai 31 ans et j'ai lancé ma marque de vêtements il y a 5 ans. j’ai commencé chez Balmain où je suis resté pendant 3 ans et c’était une expérience géniale ! je me disais à l’époque que tant que j'étais jeune, tant que j'en avais encore l'envie, je voulais lancer mon propre truc. aujourd'hui LDSS marche super bien. on a plein de choses excitantes pour l'année 2022, on a hâte de montrer tout ça.

quelles sont les personnes qui constituent des références pour toi dans ton métier ou dans la vie ?
j'admire beaucoup Alaïa, c'est une maison que j'affectionne particulièrement parce que je trouve que dans la manière dont il a appréhendé sa marque, son travail, il y avait toujours un esprit familial, authentique et unique. il n'essayait pas de suivre les modes. je trouve que c'est hyper important et il nous a aussi appris à prendre le temps de bien développer les choses. s'il n'était pas prêt pour une fashion week par exemple, il ne présentait pas et j'admire beaucoup ça chez lui.

comment tu trouves tes inspirations ?
c'est un peu tout, c'est tout ce qui m'entoure, tout ce que je vois. cela peut être instagram, un voyage, absolument tout, un souvenir, une vidéo, ça peut être vraiment n'importe quoi. ce que j'aime beaucoup dans mon travail, c'est que je peux m’inspirer de références qui sont dans la pop culture et qui sont des trucs drôles ou légers, mais aussi des références un peu plus intellectuelles comme l’art ou le design.

Ignacio est-il une source d’inspiration ?
Ignacio était dans ma campagne e-boy season two dans laquelle il a fait cette transformation de cheveux longs à cheveux courts et je trouvais que c'était important de montrer aussi qu'il pouvait m'inspirer et que notre relation nous inspire l'un et l'autre. c'est une histoire qui est attendrissante à raconter et qui touche les personnes qui nous suivent sur instagram par exemple.

quand tu crées des choses, tu es obligé d'avoir quelqu'un d'autre avec qui parler, raconter et échanger des idées.
« ce que j'aime beaucoup dans mon travail, c'est que je peux m’inspirer de références qui sont dans la pop culture et qui sont des trucs drôles ou légers, mais aussi des références un peu plus intellectuelles comme l’art ou le design. »
qu’est-ce que t’apporte instagram ?
depuis le début, j'ai une relation hyper organique et authentique avec mon compte instagram, dans le sens où quand j’ai commencé c'était mon compte personnel et au fur et à mesure, c'est devenu aussi un compte professionnel. je pense que c'est important parce qu'aujourd'hui le challenge pour les marques plus anciennes, pré instagram, c'est de créer leur communauté et d'avoir quelqu'un auquel les gens peuvent s'identifier. c'est primordial quand tu es designer de vraiment incarner ta marque et d'en être son essence afin que les personnes qui te suivent puissent aussi venir te parler, communiquer et interagir. et c'est très nouveau tout cela avec instagram, particulièrement parce que ça met ces personnes et toi sur la même plateforme.

instagram participe d’une certaine manière à la construction d’une marque, dans le sens où les abonnés vont réagir et donner leur avis. leurs feedbacks sont hyper importants. pour moi c’est une vraie relation d’échange avec eux. c’est important pour moi de pas juste être dans mon monde mais de me nourrir de tout ça.

comment tu définirais ta marque LDSS ?
ce qui est vraiment signature et essentiel pour LDSS, c'est d'être sexy et élégant à la fois. il y a vraiment cette sensualité affirmée mais qui n'est jamais ostentatoire, plutôt dans la suggestion. c'est surtout une marque qui s'adresse à tout le monde. si tu regardes ce que l’on fait, que tu t'identifies, et que tu as envie d'en faire partie, tu es évidemment le bienvenu. il n'y a pas de cible spéciale, c'est vraiment ouvert à tous, aussi bien aux hommes qu’aux femmes.

depuis le début l'idée était que les mêmes vêtements soient aussi bien portés par l'homme que par la femme. quand j'ai commencé, je trouvais que c'était important. je m’habille aussi bien chez l'homme que chez la femme, je mets juste les vêtements qui me vont. j’ai toujours eu besoin de soit, aller à la femme, soit aller à l'homme et je voulais créer une marque dans laquelle tu peux juste porter le vêtement sans te poser la question à qui s'est destiné, juste te dire, ok, ça me plaît, ça me va, je le prends, je l'achète.

on a commencé par se développer sur l'homme parce que c'était une fashion week qui était plus facile à apprivoiser comme c'est un plus petit format où il y a moins de monde. sur la femme il y a des dizaines de marques et ce sont souvent de grands groupes, c’est donc plus difficile de se faire une place.

quel compliment aimerais-tu entendre ou réentendre dans ton métier ?
la saison dernière, j'étais super content parce que les feedbacks évoquaient une extrême précision ! c’est une notion qui est très importante pour moi. j’aime que ce soit hyper précis, où tout est pensé jusqu'au moindre détail. parfois ça nous échappe un peu quand on fait un show parce qu’il y a tellement d'éléments à contrôler qu’il arrive d’en laisser passer certains… mais la saison dernière, on a bien réussi notre coup, j’étais assez fier.

comment te prépares-tu pour les défilés?
la clé, c'est vraiment de rester hyper sain et de vivre un rythme de vie qui est sain, d'aller à la salle de sport, de prendre soin de toi, de bien dormir, on ne travaille pas le soir, on ne travaille pas après le dîner. dans la mode, tu peux avoir des horaires infernaux et moi je sais qu’en créant ma marque, j'avais pas du tout envie de ça, que c'était important pour moi d'avoir une vie et pour les gens avec qui je travaille et qui travaille pour moi de aussi avoir leur vie, pour qu'ils puissent s'oxygéner.
« instagram participe à la construction d’une marque, dans le sens où les abonnés vont réagir et donner leur avis. leurs feedbacks sont hyper importants. pour moi c’est une vraie relation d’échange avec eux. »
quel a été ton plus gros challenge ?
Je pense que le plus gros challenge, c'est de se rendre compte qu'au début tu crées une marque parce que ça te fait plaisir, parce que tu as envie de t'exprimer et que t'as envie de raconter quelque chose. Et de se rendre rapidement compte qu’en réalité tu crées un business et que tu as des responsabilités. tu deviens un chef d'entreprise et lorsque tu étudies pour devenir designer tu n'étudies pas pour devenir chef d'entreprise. c’est un vrai challenge.

as-tu des rituels dans ta vie, ton métier ?
je ne sais pas si j'ai vraiment des rituels. Je sais que si je veux être créatif, que je suis dans un élan de créativité ou que j'ai envie de dessiner, j'ai besoin que l'appartement ou le studio soit rangé impeccablement et qu’il n'ait rien qui traîne. Et après je peux travailler, il faut que j'ai un espace hyper clean, c’est mon côté vierge.

qu’est-ce qui a du poids dans ta vie ?
je pense que ma relation avec mon amoureux a beaucoup de poids dans ma vie parce qu'on est ensemble aussi bien au travail que dans le privé. on s’adore, on est hyper fusionnelles, je ne peux pas passer une journée sans lui. je pense que c'est ça qui a le plus de poids dans ma vie, au-delà du travail et dans le meilleur sens du terme.

quelle est la chose la plus folle que tu aies fait par amour ?
l'année dernière, on venait d'avoir un petit chiot qui avait 2 mois et on devait partir au mexique pour les vacances de noël. finalement comme on avait pris ce chien nous avons décidé de ne plus partir, mais je sentais qu'Ignacio était hyper déracinés et que son pays lui manquait. je lui ai donc offert un billet d'avion pour aller au mexique et voir sa famille pour noël. c'était vraiment à la dernière minute et moi je suis resté tout seul avec notre bébé chien et je me suis occupé de lui pendant 10 jours… mais ça me faisait tellement plaisir pour Ignacio, il avait besoin de s'occuper de lui, et vraiment besoin de rentrer à la maison, c'était important qu'il rentre chez lui se ressourcer.

tes bijoux le gramme, lesquels sont-ils ? comment les portes-tu ?
j’aime beaucoup l’idée que je puisse détourner l’usage des créations le gramme. je porte par exemple en collier choker deux bracelets entrelacs attachés ensemble. je porte cette bague 1g entièrement pavée de diamants. Ignacio lui porte pendentif chaine de la collection entrelacs.

ce que j'aime avec cette marque, se sont ces lignes minimales et ça va à l'essentiel. ce sont des intemporels et en même temps, ça parle d'aujourd'hui, donc je trouve que c'est très bien pensé. je pense qu'Erwan doit avoir une vision très claire de ce qu'il veut faire et que ça doit être assez agréable de travailler avec lui. cela se ressent dans ce qu’il fait, c'est très clean.

et si le gramme était un vêtement ?
c'est une bonne question parce que c'est quelque chose que tu mets tous les jours mais qui est assez discret. je pense que ce serait une chemise ultra classique mais avec une touche de quelque chose aujourd'hui.
« ce que j'aime avec cette marque, se sont ces lignes minimales et ça va à l'essentiel. ce sont des intemporels et en même temps, ça parle d'aujourd'hui, donc je trouve que c'est très bien pensé. »
son accumulation
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